Soucieux de tâter les réalités sur terrain, une équipe d’experts de la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM) a séjourné récemment dans la province du Kongo Central plus précisément à Mbanza Ngungu, Kimpese et Matadi. Cette mission avait pour but, de procéder à un état des lieux des activités d’exploitation des produits de carrières utilisés comme matériaux de construction à usage courant; procéder à un état des lieux environnemental et enfin maîtriser les statistiques de production. La délégation de la CTCPM qui s’est entretenu avec le Directeur de Cabinet adjoint du Ministre provincial des Mines et le Chef de Division des Mines s’est rendu compte de l’existence de deux types de carrières. Le premier est d’utilité publique, c’est-à-dire des carrières qui sont exploités dans le but de la construction des infrastructures publiques (routes, stades…). Le deuxième type est constitué des carrières à usage commercial.
Au cours de cette mission, les Experts de la CTCPM ont fait le constat ci-après :
Concernant la société CIMKO NYUMBA YA AKIBA, il y a lieu de souligner que celle-ci éprouve d’énormes difficultés dans l’exploitation du calcaire qui est accessible à 35 m de profondeur, alors que dans les autres carrières visitées la découverture va parfois à moins de 5 m de profondeur. Ceci démontre à suffisance que la découverture coûte extrêmement chère à la CIMKO et que des pistes de solutions doivent être envisagées.
En outre, pour que ce qui est de l’état des lieux environnemental, les Experts de la CTCPM ont relevé les faits suivants :
– Les voies d’accès aux dites carrières ne sont pas arrosées, ce qui entraîne une circulation importante des poussières qui couvrent les espaces vitales des environs et sont la cause potentielles des maladies respiratoires dans la région ;
– Les villages proches des carrières subissent des nuisances sonores dus aux fonctionnements des engins de transport et des installations de traitement des matériaux exploités ;
– L’utilisation des explosifs entraînent non seulement des nuisances sonores mais aussi des impacts directs dus aux morceaux des matériaux projetés lors de minages sur des toitures des cases, cas du village de Tombangadio situé à 200 m de la carrière, aux environs de Matadi ;
– Les eaux d’exhaure sont déversés sans traitement préalable dans les eaux de la rivière Lowa qui traverse le village du même nom et plusieurs fermes dont Cherlin, Sarma, Bazebi, Mundele, Atua… jusqu’à aller se jeter dans le fleuve Congo.
Cela entraîne, les risques de contamination des populations environnantes.
PRÉSERVER À TOUT PRIX LA SANTE DE LA POPULATION
Compte tenu du danger qui guette la population environnante, les Expert de la CTCPM ont émis le vœu de voir les carrières situées loin des villages afin de préserver les populations de la pollution sonore due à la circulation des engins de transport et au fonctionnement de ceux de traitement des produits de carrières. C’est dans cette ligne droite qu’ils ont émis le vœu de voir les eaux d’exhaures être traitées avant de les déversées dans les rivières qui environnent les habitations. Les experts de la CTCPM ont également émis le vœu de voir les sociétés détentrices des AECP (Autorisation d’Exploitation de Carrières Permanents) de transmettre régulièrement les statistiques de production des matériaux de construction à usage courant aux services compétents du Ministère des Mines, y compris à la CTCPM pour leur centralisation et diffusion.
Dans le même optique, la Délégation de la CTCPM a suggéré à la CIMKO NYUMBA YA AKIBA s.a de solliciter une autre AECP auprès des autorités compétentes pour délocaliser sa carrière à un autre endroit où l’accès au calcaire sera plus aisé. En outre, que les sociétés détentrices des AECP arrosent régulièrement les voies d’accès aux carrières pour empêcher les poussières de se déverser sur les espaces végétales environnants et de constituer une source de contamination de la population environnante aux maladies respiratoires. La délégation de la CTCPM a été conduite par M. Charles Kyungu Kibanga, Expert Chef de Service au Département Environnement et Développement Communautaire.
Emile KASONGO LUMBALA